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"La France au fil des jours, 1944-1981"
Cette section traite essentiellement de la politique intérieure en liaison avec les Alliés .
Pour les opérations militaires on se reportera aux différents chapitres de :
"La France en Guerre aux Côtés des Alliés"
Pour la période précédant le 25 août 1944, voir le chapitre :
"La préparation des structures administratives et économiques
à mettre en place à la Libération"
Ce chapitre est divisé en deux parties : |
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Août-novembre 1944 |
• L'épuration pour faits de collaboration (hors infractions pénales)
• La réorganisation et l'épuration militaire
• Début d'impression des timbres Iris et Dulac
• Le problème crucial du Ravitaillement
• Le Ministère des prisonniers, réfugiés et déportés
• Mise en vente progressive des timbres "Arc de Triomphe"
• Le Programme du Conseil National de la Résistance (C.N.R.)
• L'incorporation des F.F.I. dans l'armée régulière
• L'épuration de la Presse Écrite
• L'« épuration extra-judiciaire » après le débarquement
• Le droit de vote des femmes
• Les Commissions Locales d'Épuration
• La Reprise en main de la Jeunesse
• La Franchise postale pour les militaires français et alliés
• La confiscation des profits illicites
• Les télégrammes codés alliés
• L'interdiction des timbres « Pétain »
• La réorganisation des services secrets
• La réunification du Parti Communiste Français
• L'Assemblée Consultative Provisoire à Paris
• Le vaste chantier de la Reconstruction 1944-1963
• La Haute-Cour de Justice
LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE
À PARIS
25 AOÛT 1944 :
Libération de Paris.
De Gaulle reproche à Leclerc d'avoir laissé Rol Tanguy, colonel des F.F.I, signer l'acte de reddition de la garnison allemande.
De Gaulle entend assurer la prédominance du Gouvernement Provisoire sur la résistance intérieure.
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Acte de reddition sur lequel Leclerc a ajouté, après coup, le nom de Rol et l'a fait signer. |
Pour les événements liés à la Libération de Paris et au défilé des Champs-Élysées on se reportera au chapitre :
"De la Percée d'Avranches aux frontières du Nord-Est et aux Vosges"
25 AOÛT 1944 :
Accords avec les Alliés, notamment américains sur l'administration civile en France, sur la monnaie "française" que les Américains avaient préparée, sur la censure de la presse et sur le matériel de guerre pris aux Allemands. On remarquera que les billets préparés pour la France sont très semblables à ceux préparés pour l'Allemagne, biens que ces deux pays ne soient pas dans le même camp !!!
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Billets de banque imprimés par les Alliés pour servir en France |
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Billets de banque imprimés par les Alliés pour servir en Allemagne |
Arrivée, avec le Général de Gaulle, d'une partie du Gouvernement Provisoire à Paris.
Dès lors, le courrier adressé au général de Gaulle est recommandé d'office au bureau de poste de départ ou en transit.
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Lettre pour le général de Gaulle affranchie au départ au tarif de la lettre simple à 1F50, oblitérée Rueil-Malmaison 19/10/44 et recommandée d'office au passage au bureau "PARIS N°1 / SPECIAL A" 20/10/44 qui dessert les services gouvernementaux. |
L'ÉPURATION
POUR FAITS DE COLLABORATION
NE CONSTITUANT PAS D'INFRACTIONS PÉNALES
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26 AOÛT 1944 :
Nouvelle ordonnance relative à la répression des faits de collaboration.
Elle introduit notamment la notion d'« Indignité nationale » avec des « sections spéciales » qui s'appelleront plus tard « Chambres civiques » auprès des « Cours de Justice » chargées de juger les actions ne relevant pas du code pénal.
Ces chambres civiques peuvent mettre les condamnés en état d'indignité nationale, et les punir de dégradation nationale.
Elles sont chargées notamment de juger ceux ayant appartenus à des organismes collaborationnistes, ou à des organismes d'état comme le Commissariat aux Questions Juives.. 40 000 personnes environ seront privées de leurs droits civiques pour avoir sciemment apporté leur aide à l'Allemagne et seront ainsi exclues de la fonction publique et des emplois semi-publics
Des Commissions d'Épuration et Jurys d'Honneur se mettent en place un peu partout pour déterminer le degré d'implication des uns et des autres avant transfert éventuel devant la Justice ou éviction de l'emploi occupé sous le régime précédent.
Au total, l'épuration légale (pénale et "civique") concernera environ 300 000 dossiers dont 127 000 entraîneront des jugements et 97 000 des condamnations.
Trois lois d'amnistie seront ensuite promulguées en 1947, en 1951 et en 1953.
Pour le courrier des Commissions d'Épuration voir l'encart
Les Commissions Locales d'Épuration
LA RÉORGANISATION
ET
L'ÉPURATION MILITAIRE
Tant que la guerre n'est pas finie, la propagande est concentrée sur la promotion de l'effort de guerre tant dans les industries d'armement que dans les autres industries ou productions agricoles pour soutenir les besoins des Armées.Pierre VILLON, Président de la Commission Militaire Nationale du Conseil National de la Résistance a précisé son rôle :
La Commission Militaire Nationale du CNR assume la tâche particulière d'entraîner le pays pour intensifier l'effort de guerre afin d'assurer au plus vite la libération totale du sol français, l'écrasement de l'ennemi et la constitution d'une grande armée nationale et républicaine.
Pour atteindre l'objectif ainsi posé, la Commission Militaire a, à sa disposition, dans la plupart des départements, des Commissions Militaires Départementales placées sous l'autorité des Comités Départementaux de la Libération et créés par eux.
Les efforts de ces Commissions permettent de mettre en exergue les raisons profondes de la paralysie d'un grand nombre des usines de guerre, d'accuser les véritables responsables devant le pays et de les signaler au Gouvernement.
Enfin, nos Commissions Militaires pourraient, si le Commandement faisait appel à eux, faciliter l'acceptation par les cadres F.F.I. des mesures d'intégration définitive dans les cadres d'active ou de réserve de l'armée. Ces mesures comporteront certainement pour un certain nombre d'officiers F.F.I., une rétrogradation, puisque chacun ne pourra avoir droit qu'au grade correspondant à un commandement qu'il est effectivement capable d'exercer.
Or de telles rétrogradations seront acceptées sans réticences si un organisme composé d'authentiques patriotes sait en expliquer la nécessité du point de vue de l'intérêt supérieur de la Patrie et si ils ont, dans une certaine mesure la garantie de l'esprit d'équité qui régnera dans la classification des cadres. Malheureusement, le Haut-Commandement ne semble pas encore avoir compris tout l'intérêt qu'il y aurait à collaborer avec des organismes issus de la résistance tels que nos Commissions Militaires.
Source :
http://beaucoudray.free.fr/cnr.htm
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Lettre en franchise avec cachet administratif "Commission Militaire Nationale / du Conseil National de la Résistance // PRESSE / PROPAGANDE", arrivée Beyrouth 5/6/45 et censure locale à croix de Lorraine |
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Lettre en franchise de la Commission Militaire départementale de l'Indre oblitérée Chateauroux 17/2/45 |
L'effort de guerre étant important le recrutement de nouveaux soldats est nécessaire malgré la participation active des FFI.
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Lettre en franchise du Bureau de Recrutement de Pau avec cachet "BUREAU DE RECRUTEMENT DE PAU / LE COMMANDANT // (Croix-de-Lorraine)" 15/12/44 |
27 AOÛT 1944 :
Circulaire 10010 du Commissaire à la Guerre André Diethelm favorisant la promotion des "purs" au détriment de ceux que leurs idées ou les circonstances avaient tenus à l'écart de la Résistance, du Gaullisme, de l'Armée d'Afrique ou du Corps Expéditionnaire Français en Italie.
« Tous les officiers de carrière n'appartenant pas aux forces armées du Gouvernement Provisoire de la République, c'est à dire ne servant régulièrement ni dans les unités constituées en Corse ou sur le sol de l'Empire, ni dans les F.F.I. doivent être considérés comme placés d'office en position de disponibilité. En cette position le port de l'uniforme leur est interdit jusqu'à nouvelle décision. »
Les officiers des FFL puis de l'Armée d'Afrique puis des F.F.I. dans cet ordre seront favorisés au détriment des prisonniers de guerre et des officiers de l'Armée d'Armistice qui n'avaient pas rejoint l'AFN après novembre 1942.
Selon le Journal Officiel du 10 juin 1949, 26 779 officiers des trois armes furent "dégagés des cadres" ou admis à la retraite. Simultanément 10 000 officiers provenant des F.F.I. ou des F.F.L. furent titularisés dans l'armée active, mais très peu au rang d'officier.
Source : Historia Hors Série No 41 page 105
Une ordonnance de juillet 1944 met en disponibilité tous les officiers présents en métropole et n'ayant pas rejoint le maquis avant le 6 juin 1944.
L'Armée Française est proliférante et macrocéphale : trop de cadres : dans l'armée de terre : 38 500 officiers pour 1 300 000 hommes.
Toutes les strates se juxtaposent : anciens de 39/40, non intégrés dans l'armée d'armistice, Africains de l'Armée d'Afrique, Français Libres, F.F.I., officiers et soldats prisonniers rentrés, ceux de l'armée d'armistice.
Les officiers F.F.I. font les frais de l'opération de diminution des effectifs, découragés par les tracasseries administratives qui accompagnent les demandes d'intégration. Ils sont 25 000 à la Libération, 4 000 en 1946 et 200 en 1947.
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Lettre en franchise militaire de Bordeaux pour la Sarthe avec "MINISTERE DE LA GUERRE / - DIRECTION des F.F.I. - // (croix de Lorraine) XVIIIe Région" oblitération KRAG Bordeaux 23/11/44 |
La Collaboration militaire a été condamnée, elle, à 90%.
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Lettre de la Zone d'Occupation Française en Allemagne avec affranchissement en numéraire de 50pf, oblitérée de Freburghaslach / Breisgau 7/10/47 pour la Commission d'Épuration du Personnel Militaire |
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Lettre en franchise avec cachet administratif déesse assise rouge "COMMISSARIAT A LA GUERRE / ★ DELEGATION DE LA JUSTICE MILITAIRE ★ " et griffe "L'inspecteur chef de la Délégation / de la Justice Militaire"13/9/44 |
31 AOÛT 1945 :
L'ordonnance n°45-2028 du 31 août 1945 "AVANTAGES SPECIAUX DE DEMOBILISATION : CONGE AVEC SOLDE, HABILLEMENT CIVIL, ACCORDES A CERTAINS MEMBRES DES FORCES FRANCAISES LIBRES" accorde des avantages particuliers aux anciens membres des FFL lors de leur démobilisation.
Texte complet dans :
https://www.bo.sga.defense.gouv.fr/boreale_internet/frame_index.php ?txt_id=23758&app_mode=2&url=parent. window.close%28%29%3B&
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Lettre avec griffe du dépôt central des Forces Françaises Libres et avec cachet " ...stérielle des Avantages Spéciaux F.F.L. ★ // (Croix de Lorraine) / Le Capitaine" |
Voir aussi plus loin
L'incorporation des F.F.I. dans l'Armée régulière
DÉBUT D'IMPRESSION DES TIMBRES A 1F50
IRIS ET MARIANNE DE DULAC
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Premier jour de l'impression |
28 AOÛT 1944 :
Début de l'impression à Paris, par l'Atelier du Timbre, des nouveaux timbres-poste au type "Iris" à 1F50 ; ils seront mis en vente à partir du 5 septembre.
Les timbres imprimés aux États-Unis ou qui vont l'être au Royaume-Uni ne sont plus d'utilité, mais pour ne pas froisser nos alliés ils seront quand même mis en vente.
29 AOÛT 1944 :
Début de la fabrication des timbres "Marianne de Dulac" à Londres.
Il y a eu de nombreux essais dont le 2F40 en bloc de quatre sur papier gommé.
Ces blocs ont été ultérieurement surchargés de la mention «LIBERATION DE PARIS / 25 AOÛT 1944» (Y&T France BF No 4). On connaît un bloc avec la même surcharge mais sur deux lignes au lieu de quatre et sans encadrement.
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"LIBERATION de PARIS" sur 3 lignes (le papier est toujours gondolé autour du bloc de timbres) | "LIBERATION de PARIS" sur 1 ligne et sans encadrement |
Il a été vu en 2023 un autre bloc de 4, cette fois à 1F50, sans aucune légende. Le papier gondolé est similaire à celui du bloc du 2F40.
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Vente David Feldman nov 2023 |
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AOÛT - SEPTEMBRE 1944 :
François Mitterrand est Secrétaire Général aux Prisonniers de Guerre et Déportés.
1ER SEPTEMBRE 1944 :
Décision de réintégration dans le service des PTT des personnels qui en avaient été exclus par les lois du maréchal Pétain.
Différentes circulaires préciseront ultérieurement la mise en application de cette décision.
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1ER SEPTEMBRE 1944 :
Les Allemands évacuent le Camp de concentration du Struthof.
SEPTEMBRE 1944 :
Une délégation française à Moscou discute avec le Comité Polonais de Libération Nationale à Lublin de l'arrivée d'une mission militaire française pour aider au rapatriement des prisonniers français libérés en Europe de l'Est par l'Armée Rouge.
2 SEPTEMBRE 1944 :
Premier Conseil des Ministres du G.P.R.F. à Paris.
Le Gouvernement est remanié le 9 septembre pour inclure des chefs de la Résistance intérieure. Il inclut 2 P.C.F., 4 S.F.I.O., 3 M.R.P., 3 Radicaux et 1 modéré.
Certaines lettres en franchise reçoit une griffe "Le Chef du Gouvernement", qui était celle de .... Pierre Laval (de Gaulle est le Président du Gouvernement Provisoire, pas le Chef.
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Lettre de Jules Jeannenay (seul Ministre d'Etat) au nouveau maire de Grenoble Frédéric Lafleur nommé le 22 août 1944) avec griffe de franchise "Le Chef du Gouvernement" 9/11/44 |
2 SEPTEMBRE 1944 :
Libération de Lyon par le général Brosset.
Une griffe encadrée "LYON LIBERE / 2-9-44" est apposée sur le courrier à cette occasion. Des fausses griffes ont été confectionnées plusieurs mois après. Les originales se reconnaissent notamment au fait que le chiffre "2" est plus bas que les autres chiffres.
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Des timbres seront également surchargés "RF" sur instruction du Commissaire de la République de Lyon, publiée au Journal Officiel local (voir catalogues spécialisés).
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Lettre recommandée, au tarif, affranchie avec des timbres Pétain surchargés "RF" 30/11/44 |
SEPTEMBRE 1944 :
Marius Berliet, aux idées proches du PPF de Jacques Doriot et propriétaire d'usines de fabrication d'automobiles et de camions qui ont fait 174 millions de francs de profits dans leurs ventes aux les Allemands, est arrêté sur ordre du commissaire de la République Yves Farge proche des communistes.
Âgé de 78 ans, il est quelque peu malmené par les F.F.I. qui l'ont interpellé et qui le conduisent à la prison Montluc. Selon Paul Berliet, son père a été arrêté par un groupe de résistants espagnols commandés par un cégétiste et exhibé dans un camion à travers les rues de Lyon puis menacé d'exécution.
Dès le 5 septembre 1944, Yves Farge, « par fidélité avec ce qu'il considère comme l'esprit de la Résistance », réquisitionne les usines Berliet qui deviennent le lieu de « la plus importante expérience de gestion ouvrière » de l'après-guerre et un bastion communiste investi par le parti. Si bien que trois ans plus tard, 150 cadres faisant le constat de ne plus avoir de pouvoir de décision se mettent en grève suivis par les techniciens et les agents de maîtrise pendant 42 jours.
Marius Berliet sera condamné à deux ans de prison et à la confiscation de ses biens, en juin 1946 par la Cour de Justice de Lyon, pour collaboration avec l'occupant nazi.
Le 22 juillet 1949, le Conseil d'État rend les usines Berliet à la famille Berliet.
Source : Wikipedia
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25/5/46 |
A Marseille, le Commissaire Aubrac, réquisitionne 15 entreprises. Paris finira par désavouer l'opération.
5 SEPTEMBRE 1944 :
Six Comités Départementaux de la Libération de l'ex-zone sud, réunis à Vizille (Isère) affirment leur volonté de ne pas se cantonner dans une fonction consultative.
7 SEPTEMBRE 1944 :
Départ forcé de Philippe Pétain et Pierre Laval pour l'Allemagne.
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De Gaulle met en place un gouvernement d'unanimité nationale.
Deux tiers des Ministres viennent d'Alger, un tiers sort de la clandestinité.
Le titre de Commissaire, qui était utilisé à Alger, est remplacé par celui de Ministre.
Jules Jeanneney, ancien Président du Sénat de la IIIème République, est Ministre d'État, chargé de la réorganisation des pouvoirs publics.
Georges Bidault, ancien Président du C.N.R. est Ministre des Affaires Étrangères et André Texier, qui a passé la guerre hors de France, est Ministre de l'Intérieur.
Charles Tillon, chef glorieux des F.T.P.F. est Ministre de l'Air, Charles Billoux est Ministre de la Santé Publique, Paul Ramadier est Ministre du Ravitaillement et François Tanguy-Prigent, Ministre de l'Agriculture.
SEPTEMBRE 1944 :
Dès l'installation à Paris du Gouvernement Provisoire de la République Française, les Réseaux Aériens Militaires Français, enrichis par la réquisition du personnel et du matériel d'Air France qui se trouvaient encore sur le territoire métropolitain, transférèrent leurs têtes de lignes d'Alger à Paris -Le Bourget.
Source :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1952_num_61_326_13501
LE PROBLÈME CRUCIAL
DU RAVITAILLEMENT
L'une des plus grandes désillusions des Français au sortir de la guerre fut le maintien du rationnement.Ils avaient en effet tendance à penser, et la Résistance leur avait laissé croire, que les prélèvements allemands étaient le seul facteur responsable de la pénurie alimentaire.
Mais la situation de l'économie française exigeait le maintien de l'appareil de répartition et de contrôle mis en place par le gouvernement du maréchal Pétain. C'est même en janvier 1946 que les effectifs du Ravitaillement Général connurent leur apogée, et ce n'est qu'en 1949 que disparurent les dernières restrictions alimentaires.
Le portefeuille de Ministre du Ravitaillement étant une sorte de "mission impossible" et peu favorable à une carrière politique, il changera très souvent de titulaire qui se repasseront la "patate chaude".
- Paul Joseph Marie Giacobbi : 26 août 1944 - 16 novembre 1944
- Paul Ramadier 16 novembre 1944 - 30 mai 1945
- Christian Pineau 30 mai 1945 - 21 novembre 1945
- Tanguy-Prigent 21 novembre 1945 - 20 janvier 1946
- Henri Longchambon : 26 janvier 1946- 24 juin 1946
- Yves Farge : 24 juin - 16 décembre 1946
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Lettre en franchise avec cachet déesse assise "MINISTERE DU RAVITAILLEMENT / - ☆ - " 15/10/46 |
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Ancien cachet administratif du Ministère de l'Agriculture et du Ravitaillement (21/10/45- 26/1/46) dont les mots "DE L'AGRICULTURE ET ont été grattés. "MINISTERE |
Il y a de très nombreux documents départementaux relatifs au Ravitaillement dans les années d'après-guerre.
Les cachets administratifs avec croix-de-Lorraine sont rares.
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Lettre en franchise du Ravitaillement Général des Vosges avec cachet administratif à Croix de Lorraine 14/6/46 |
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Lettre affranchie du Ravitaillement Général des Bouches-du-Rhône avec cachet administratif à Croix de Lorraine Marseille 20/5/45 |
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Lettre affranchie avec cachet administratif "COMITE DE VIGILANCE / DE L'ALIMENTATION // (Croix de Lorraine) / DES BOUCHES DU RHONE" Marseille 8/11/44 |
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Lettre en franchise du « SERVICE des TITRES D'ALIMENTATION » du Ravitaillement Général du Rhône avec griffe "Taxe simple à recouvrer / sur le destinataire" et non perçue à l'arrivée (1), oblitérée au départ Lyon 8/9/45. Note (1): dans le cas où plusieurs lettres à taxer arrivent le même jour pour le même destinataire, parfois les timbres - taxe correspondant à la taxe globale sont apposés sur une seule des lettres, les autres ne portant aucune trace de taxation. |
Parfois on utilise de vieux cachets à francisque ... !
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Montbazon (Indre et Loire) 26/7/45 |
et la plupart du temps des cachets administratifs non illustrés.
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Lettre en franchise du service du ravitaillement de la Moselle 12/10/45 |
Les empreintes de machine à affranchir avec texte relatif au ravitaillement sont très rares.
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Empreinte de machine à affranchir G 1913 avec flamme "Direction départementale / du / Ravitaillement Général / de l'Allier / La Madeleine" bureau La Madeleine Allier 28/2/45 |
En plus des directions départementales, il y a de très nombreux organismes spécialisés dans un type de produit.
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Cachet administratif déesse assise "MINISTERE DU RAVITAILLEMENT / ★ Chefferie Régionale de la Collecte du Poisson ★ " Nantes 28/10/46 |
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Lettre en franchise à entête du "Groupement départemental de répartition des Farines" 23/11/45 |
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Lettre affranchie à entête de l'"Office de répartition du Charbon" Orléans 27/9/45 |
L'Office Central de Répartition des Produits Industriels, abrégé en OCRPI, est un organisme créé par le Régime de Vichy en 1941, dont le rôle est d'organiser la distribution des matières premières nécessaires à l'activité industrielle du pays en Zone libre puis dans tout le pays sous l'occupation allemande.
Son activité a été continuée après la Libération de la France et pendant les périodes de restrictions suivant immédiatement la fin de la Seconde Guerre mondiale pour être définitivement arrêtée en 1946.
Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Office_central_de_r%C3%A9partition _des_produits_industriels
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Lettre en franchise adressée à l'OCRPI (Office Central de Répartition des Produits Industriels) de Bordeaux 17/11/44 |
Certains utilisent des entiers postaux repiqués pour transmettre des décisions des Commissaires de la République.
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Repiquage d'un entier carte postale Iris par le Service des Oléagineux de Reims rappelant à l'ordre la moitié des producteurs qui n'ont pas encore livré leurs graines. |
Les restaurants comme les particuliers sont rationnés et doivent s'approvisionner auprès de distributeurs autorisés.
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Pneumatique envoyé par une poissonnerie distributrice à un restaurateur pour qu'il vienne chercher sa "répartition de poisson", 9/8/45 |
Une grande partie de la population ayant été déplacée par suite des vicissitudes de la guerre, il fallait mettre en place un moyen pour s'assurer qu'une personne n'obtenait qu'une seule carte d'alimentation.
Pour cela, chaque mairie délivrant une carte d'alimentation à une personne séjournant sur son territoire envoyait simultanément une fiche de contrôle à la mairie du lieu de naissance, qui devait s'assurer qu'il n'y avait pas d'autres cartes d'alimentation délivrées ailleurs pour la personne concernée.
Des dizaines de millions de fiches de contrôle furent imprimées par le Ministère du Ravitaillement avec en haut à droite un rectangle "Franchise / postale" mais l'Administration des Postes refusa ce sacrifice financier (plusieurs dizaines de millions de francs de l'époque).
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Carte vierge laissant voir le rectangle "Franchise / postale" |
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Pour éviter de détruire une telle quantité de papier il fut décidé qu'une vignette "RAVITAILLEMENT / ☉ GENERAL ☉ / RAVITAILLEMENT / ☉ GENERAL ☉ // AFFRANCHISSEMENT EN COMPTE AVEC L'ADMINISTRATION DES POSTES" serait apposée sur chaque carte envoyée et recouvrirait le fameux rectangle, objet du courroux. La comptabilisation de ces vignettes permettait ainsi la facturation des coûts d'acheminement par l'Administration des Postes au Ministère du Ravitaillement.
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Fiche de contrôle des cartes d'alimentation avec la vignette d'affranchissement en compte |
Ces vignettes ont été imprimées en feuilles de 100 comprenant deux panneaux de 50.
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LE MINISTÈRE DES PRISONNIERS, DÉPORTÉS ET RÉFUGIÉS
Pour la période 1940-44 on se reportera au chapitre :
Militaires français prisonniers ou internés
et au chapitre :
Internement et déportation
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Henri Frenay, animateur du mouvement «Combat» est nommé dès novembre 1943, Commissaire aux Prisonniers, Déportés et Réfugiés (PDR), poste qu'il conservera dans le Gouvernement Provisoire de la République Française, en 1944 et jusqu'au 21 octobre 1945.
D'août 1944 jusqu'en mai 1945, il gère principalement les prisonniers de guerre libérés pour diverses raisons au cours des quatre années précédentes.
Puis il s'attelle à la tâche ardue d'assurer le retour en France des 1 330 000 prisonniers, réfugiés et déportés qui vont être libérés par les Alliés et de les réintégrer dans la vie nationale pour la plupart en quatre mois (entre avril et juillet 1945).
Ce ministère ingrat recevra de nombreuses appellations et changera plusieurs fois de titulaire : le Commissariat aux Prisonniers, Déportés et Réfugiés (novembre 1943-septembre 1944) devient le Ministère des Prisonniers de Guerre, Déportés et Réfugiés (septembre 1944-novembre 1945) puis le Secrétariat général des Prisonniers de Guerre, Déportés et Réfugiés dépendant du ministère de la Population (novembre 1945-mai 1946) et se fond dans le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre (en fait de toutes les guerres) à partir de mai 1946.
Le ministère et ses représentations locales utiliseront de nombreux documents à entête, cachets et griffes de franchise tels que:
- enveloppe à entête imprimée "COMMISSARIAT / AUX PRISONNIERS,DÉPORTÉS / ET REFUGIÉS / DIRECTION DÉPARTEMENTALE / D'ORAN"
- cachet type déesse assise bleu "MINISTERE DES PRISONNIERS DE GUERRE DÉPORTÉS ET RÉFUGIÉS / III",
- grand cachet de franchise double cercle 50/37mm "REPUBLIQUE FRANCAISE / MINISTERE DES PRISONNIERS, DEPORTES et REFUGIES // RECENSEMENT / DES PRISONNIERS / DE GUERRE / FRANCHISE POSTALE / ? Avenue FOCH / PARIS XVI".
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affranchissement à 4F pour l'étranger Oran R.P. 26/1/45 |
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Lettre à entête et cachet déesse assise "MINISTERE DES PRISONNIERS DE GUERRE, DEPORTES ET REFUGIES" oblitérée par la machine à affranchir du Ministère HAVAS C.2609, vignette "POSTES FRANCAISES", tarif 2F00, dateur linéaire "30 V 45 = PARIS 78 =" et 8 lignes ondulées |
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Lettre en franchise 27/5/46 |
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Paris 23/12/45 |
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Lettre à entête imprimée "MIISTERE DE LA POPULATION / SECRETARIAT GENERAL AUX PRISONNIERS / DEPORTES ET REFUGIES", avril 1946 |
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Griffe de franchise "Le Ministre des Anciens Combattants / Service des Pensions Militaires" 11/? /52 |
On se reportera également aux encarts suivants :
La libération des camps
La Recherche et le Rapatriement des Prisonniers, Déportés et Réfugiés
Le retour massif des Prisonniers, Déportés et Réfugiés
L'accueil des Rapatriés.
10 SEPTEMBRE 1944 :
Benoît Frachon, secrétaire général de la CGT, lance la "grande bataille de la production" .
MISE EN VENTE PROGRESSIVE DES TIMBRES
ARC DE TRIOMPHE
À PARTIR DU 11 SEPTEMBRE 1944 :Mise en vente au fur et à mesure de l'avancée des troupes alliées des timbres Arc de Triomphe.
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Première date d'oblitération signalée des timbres "Arc de Triomphe" en métropole à Carentan (Manche) 11/9/44 |
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Enveloppe philatélique avec la série complète "Arc de Triomphe", oblitérée de Condé sur Ils (Calvados) 26/9/44 |
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Carte souvenir philatélique de Saint-Brieuc oblitérée 8/9/1944 et affranchie avec un timbre Arc de Triomphe à 5c. Il s'agit probablement d'une erreur de bloc dateur. L'expo avait lieu les 8-9 octobre et le préposé a mis 8-9 dans le bloc dateur avant de corriger pour les cartes suivantes. Le philatéliste doit-il toujours considérer que "le cachet de la poste fait foi" ? |
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Entier carte postale à 1F20 type Semeuse lignée avec timbre à 5c Arc de Triomphe oblitérée Rennes 9-10-44. (premier jour de la vente générale) |

Certains timbres de cette série ont été très peu utilisés notamment le 2F40 seul sur lettre et le 10F orange.
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Lettre au tarif préférentiel pour le Canada affranchie à 2F40 avec le timbre Arc de Triomphe de la 2ère série oblitérée Paris 12/5/45 (coll. Bertrand Sinais) |
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Le 10F orange Arc de Triomphe sur carte d'abonnement aux timbres-poste au tarif exact (50F = 10F + 2 x 20F) 8/10/44 (coll. Bertrand Sinais) |
12 SEPTEMBRE 1944 :
Discours du général de Gaulle justifiant la nécessité morale, politique et économique des nationalisations.
13 SEPTEMBRE 1944 :
Duff Cooper est nommé ambassadeur britannique à Paris.
14 - 30 SEPTEMBRE 1944 :
De Gaulle fait une série de voyages en France afin de renforcer, grâce à son prestige personnel, l'autorité des pouvoirs officiels. Il impose obéissance aux chefs locaux de la Résistance et les soumet aux autorités qu'il a nommées. Il se rend à Lyon (le 14), Marseille (15), Toulouse (16), Bordeaux (17), Orléans (18), Nancy (25) et Lille (30).
LE PROGRAMME
DU CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE
S'APPLIQUE EN GRANDE PARTIE
MAIS LE C.N.R. S'EFFACE DEVANT LE G.P.R.F.
15 SEPTEMBRE 1944 :Louis Saillant, sympathisant communiste, succède à Emile Bollaert à la tête du Conseil National de la Résistance.
Un entier postal de Tchécoslovaquie montre Louis Saillant en sa qualité de membre du Mouvement de la Paix (communiste).
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Si le programme du C.N.R. a joué un rôle symbolique déterminant dans la vie politique jusqu'en 1946, il n'en va pas de même du C.N.R. lui-même.
Son effacement de la scène nationale s'est produit en trois temps : d'abord, dès les premiers jours de la Libération, en raison de l'affirmation incontestée de l'autorité du GPRF, puis avec le "retour à l'ordre républicain" définitivement adopté par le Parti Communiste au mois de janvier 1945, et enfin lors de la remise en marche de la démocratie représentative avec la reprise des compétitions électorales.
Vestige du passé dès 1945, il a peu à peu cessé toute activité.
Le courrier à entête du CNR est très difficile à trouver.
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Lettre en franchise de la Commission de la Justice / du Conseil National de la Résistance, oblitérée 27/11/45 avec griffe de contreseing Ministre de la Justice |
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Lettre à entête imprimée du Conseil National de la Résistance 28/3/46 |
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Mise en vente du timbre Marianne de Dulac à 1F50.
Les affranchissements mixtes avec timbres Pétain (interdits à partir du 1er novembre 1944) n'ont été possibles que pendant six semaines.
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Lettre affranchie à 5F avec timbres Dulac et Pétain 17/9/1944 possible 6 semaines) (coll. Bertrand Sinais) |
19 SEPTEMBRE 1944 :
Décret de dissolution des commandements F.F.I. (donc, y compris, des F.T.P.F. communistes).
19 SEPTEMBRE 1944 :
La C.G.T. fait une offre d'unité organique à la C.F.T.C. qui la repousse.
L'INCORPORATION DES ANCIENS MEMBRES DES F.F.I. DANS L'ARMÉE RÉGULIÈRE
20 SEPTEMBRE 1944 :Décret incorporant les (anciens) F.F.I. dans l'Armée.
Les combattants doivent d'abord passer devant une "Commission Militaire" qui vérifie leur aptitude et ensuite leur grade dans l'armée régulière doit être déterminé, ceux des F.F.I ayant été souvent très ........ généreux.
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Lettre en franchise de PARIS VII pour la Gare d'Austerlitz, avec cachet déesses assise : "Commission Departle d'Homologation des Grades F.F.I. de la Seine / - Le Colonel Président -" répété au verso 14/3/45 |
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Lettre en franchise militaire du Bureau Liquidateur de la France Combattante Service des Homologations 30/10/45 |
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Formulaire de demande d'homologation de grade F.F.I. |
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Lettre en taxe simple (4F50) à payer par le destinataire avec cachet administratif "4e REGION MILITAIRE / ★ ETAT-MAJOR ★// BUREAU / LIQUIDATEUR / F.F.C.I." (Forces Françaises Combattantes de l'Intérieur) Bordeaux 22/3/47 |
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Lettre en simple taxe avec griffe rouge "Ministère des Armées / Délégation Générale pour Règlement et / Liquidation des Forces Françaises / Combattantes de l'Intérieur" et cachet violet "MINISTERE DES ARMEES / ☆ Le Vaguemestre ☆ // DELEGATION GENERALE F.F.C.I." 9/12/46. La simple taxe à l'arrivée n'est pas perçue (courrier adressé à un militaire). |
Les combattants F.F.I. ayant du "potentiel" pour servir dans l'armée régulière mais manquant de certaines qualifications sont envoyés dans des "Écoles Départementales de Cadres" qui complètent leur formation.
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Lettre en franchise militaire d'un F.F.I. en formation dans le camp du Larzac avec griffe rectangulaire encadrée 61 x 25 mm "F.F.I. Aveyron / Le Vaguemestre / École Départale des Cadres" oblitérée La Cavalerie 10/3/45 |
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Télégramme officiel d'un chef de bataillon commandant le 8ème bataillon FFI à un soldat lui enjoignant de rejoindre son corps sans délai. Moulins s/Allier Central/ Allier 18/11/44 |
Note : le courrier des FFI sous enveloppe est assez courant mais les télégrammes sont rarissimes.
22 SEPTEMBRE 1944 :
Deuxième assemblée régionale des C.D.L. de l'ex-zone Sud.
Onze C.D.L. sont représentés à Valence et affirment leur espoir en une « France nouvelle ».
Note concernant l'approvisionnement en timbres Arc de Triomphe et Marianne de Dulac. On notera que les timbres Marianne de Dulac à 1F50 ont déjà été mis en vente.
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27 SEPTEMBRE 1944 :
Création d'un "Groupement National" des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais, les présidents et directeurs précédents sont suspendus.
28 - 30 SEPTEMBRE 1944 :
Première réunion à Paris des Commissaires de la République.
29 SEPTEMBRE 1944 :
Jefferson Caffery est nommé ambassadeur des U.S.A. "auprès de l'autorité française, de facto, établie à Paris".
ÉPURATION DE LA PRESSE ÉCRITE
Seule la Presse, symbole de la Collaboration puis arme décisive de la Résistance, est strictement contrôlée.
Procès spectaculaires de propriétaires et d'éditorialistes, confiscation de biens. Sur elle s'abat toutes les formes d'épuration, politique, professionnelle et économique.
22 AOÛT 1944 :
Le journal « Le Parisien libéré » prend la place du « Petit Parisien », interdit le 17 août pour avoir continué à paraître pendant l'Occupation.
Il est fondé sous forme de coopérative ouvrière par Émilien Amaury, avec trois compagnons de Résistance nommés administrateurs, Robert Buron, Jean Helleu, Félix Garras, et Claude Bellanger comme directeur général.
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Premier numéro du Parisien Libéré daté 22/8/45 |
AOÛT 1944 :
« Combat » paraît pour son premier numéro en décembre 1941 (15 exemplaires) sous l'impulsion de Bertie Albrecht et d'Henri Frenay.
Après la Libération, Combat est animé par Albert Ollivier, Jean Bloch-Michel, Georges Altschuler et surtout Pascal Pia qui y a entraîné son ami Albert Camus en automne 1943.
Y contribuèrent également Jean-Paul Sartre, André Malraux, Paul Gordeaux, Emmanuel Mounier puis Raymond Aron et Pierre Herbart.
Le journal, né dans la Résistance, bénéficiant de signatures prestigieuses, demeure une référence très forte après la guerre.
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31 août 1944 |
En août 1944, Combat s'installe dans les locaux de l'Intransigeant situés 100, rue Réaumur.
Un an après sa naissance, il ne peut prétendre rivaliser avec les grands quotidiens et son tirage commence déjà à s'effriter, passant de 185 000 exemplaires en janvier 1945 à 150 000 en août de la même année.
Au cours de l'année 1946, la publication, qui s'oppose au jeu des partis comme vecteurs de la reconstruction de la France, se rapproche du général de Gaulle sans pour autant devenir la voix officielle de son mouvement.
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Lettre d'acheminement de documents (probablement journaux) "en dehors des sacs postaux" (hors-sac) pour l'agence du journal Combat à Nice |
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Imprimé par avion pour Tanger de la section Outre-mer du journal Combat 4/2/46 (tarif imprimés 1F + surtaxe aérienne Maroc 2F/10g) |
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Lettre à entête du journal Combat 5/2/54 |
6 SEPTEMBRE 1944 :
Re-parution du Canard Enchaîné qui s'était sabordé et avait cessé de paraître le 11 juin 1940.
12 SEPTEMBRE 1944 :
Premier numéro "non-clandestin" de Libération-Soir quotidien d'informations fondé en 1940 par le mouvement "Libération" en France occupée. Journal de tendance du parti SFIO publié du 1er décembre 1940 au 13-14 avril 1947.
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Lettre recommandée à entête "Libé-Soir" de Paris pour le Haut-Rhin, affranchie à 9F avec trois timbres "Conférence de Paris", oblitérée "Conférence de Paris" 31/7/46 avec petite griffe "PARIS 126" sur l'étiquette de recommandation. |
30 SEPTEMBRE 1944 :
L'ordonnance du 30 septembre 1944 relative à la presse interdit tous les titres nés, ou ayant continué de paraître après le 25 juin 1940.
« Le Maine libre » remplace « La Sarthe », « Le Dauphiné libéré » s'installe dans les Alpes, « La Charente » devient « La Charente Libre »....etc...
7 NOVEMBRE 1944 :
Parution du premier numéro du journal France-Soir, héritier du journal "Défense de la France" (DF) qui avait été publié clandestinement depuis 1941.
Assez rapidement la référence à « Défense de la France » disparaîtrait du logo.
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avec sigle DF en fond 14/2/45 |
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sans le sigle DF ni "DEFENSE DE LA FRANCE" 25/3/47 |
17 DÉCEMBRE 1944 :
Premier numéro du journal «Le Monde» dirigé par Hubert Beuve-Méry. Il reprend la typographie, les locaux et le personnel du journal "Le Temps" accusé de collaboration.
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Premier numéro du journal "Le Monde" |
Des oblitérations mécaniques et des empreintes de machine à affranchir rappellent cette naissance ainsi qu'un timbre de Nouvelle-Calédonie (Y&T Nouvelle-Calédonie No 674).
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3 - 12 OCTOBRE 1944 :
« Émission » fantaisiste de la Libération à Mornant (Rhône) : réquisition de timbres-poste ultérieurement surchargés par une poignée de personnes n'ayant aucun pouvoir légal pour le faire. De plus cette agglomération était approvisionnée en timbres "légaux" surchargés à Lyon pour toute la région et n'avait aucun besoin de surcharge spécifique.
Beaucoup d'émissions similaires auront lieu dans de nombreuses villes au cours de l'été 1944. Il s'agit au mieux de souvenirs et bien souvent le but était plus lucratif que patriotique.
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OCTOBRE 1944 :
Création sous l'impulsion de Léon Gingembre, de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (C.G.P.M.E.) qui sera reconnue par le gouvernement en janvier 1945.
Des sections locales seront créées dans chaque département.
Un "Prêt-à-poster" commémorera en 2007 le soixantième anniversaire de la création de la CGPME Martinique.
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Pablo Picasso annonce son adhésion au P.C.F..
Beaucoup de timbres des "pays de l'Est" seront consacrés à Pablo Picasso pour son engagement politique. Par exemple ce bloc d'URSS émis en 1981 (Y&T Russie N° BF 151).
4 OCTOBRE 1944 :
Mise sous séquestre des Usines Renault, Louis Renault ayant volontairement contribué à l'effort de guerre allemand dans le but de faire d'importants profits.
Une Régie Nationale des Usines Renault est créée le 15 novembre et sera nationalisée le 16 janvier 1945.
Voir l'encart
La nationalisation des Usines Renault
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L'ÉPURATION
EXTRAJUDICIAIRE
APRÈS LE DÉBARQUEMENT
La seconde période de l'Épuration est celle de l'épuration extra-judiciaire postérieure au débarquement.Elle s'effectue par exécutions sommaires soit sans jugement soit par jugement de "cours martiales" ou de "tribunaux militaires" improvisés et expéditifs.
Il faut se rappeler qu'aux yeux de la population, la Police et la Justice ont pendant quatre ans représenté le pouvoir du maréchal Pétain et travaillé aux cotés des Allemands et donc n'ont plus aucune autorité morale et beaucoup de "Résistants" s'arrogent le droit d'arrêter et de juger.
Les historiens ont dénombré environ 4 500 exécutions sommaires entre le 6 juin et la Libération de chaque région dont 3 100 sans jugement d'aucune sorte. A cela s'ajoutent environ 1 500 exécutions après la Libération (les chiffres varient d'un auteur à l'autre mais restent du même ordre de grandeur).
Dès lors il importe de mettre en sûreté les suspects avant de les déférer devant les tribunaux d'exception prévus par le gouvernement provisoire (ordonnances du 26 juin et du 28 août), de mettre un terme au fonctionnement des "cours martiales" et des "tribunaux militaires" des F.F.I. .
Dès septembre, Commissaires de la République, Préfets et Comités Départementaux de la Libération réorganisent la Sûreté qui procède à l'arrestation préventive et à l'internement administratif des suspects et installe des commissions chargées de recueillir les éléments de leurs dossiers et de proposer leur libération où leur transfert devant la Justice. Certains "présidents" de tribunaux improvisés mettront beaucoup de mauvaise volonté à remettre leurs "proies" aux nouvelles autorités d'où des disparitions inexpliquées, notamment à l'Institut Dentaire à Paris.
4 OCTOBRE 1944 :
Ordonnance organisant l'« internement administratif » et constituant des commissions de vérification des internements, présidées par des magistrats.
Ces camps serviront essentiellement de détention provisoire pour les collaborateurs présumés mais aussi de mise à l'abri de représailles non légales envers les plus compromis.
Quelques plis témoignent de l'existence de ces camps d'internement administratifs.
- cachet rectangulaire encadré 64x27mm "Camp Départemental / des INTERNES ADMINISTRATIFS / Rennes, le______ 194_",
- cartes demande / réponse du "SERVICE DES INTERNES DE PERPIGNAN" affranchie avec deux timbres mobiles 1f20 Iris (Y&T France N°651).
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Carte postale affranchie à 1F50 d'un interné avec cachet rectangulaire encadré "Camp Départemental / des INTERNES ADMINISTRATIFS / Rennes, le______ 194_", 6/4/45 |
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Carte avec réponse payée affranchie en timbres mobiles et imprimée par l'Imprimerie du Midi à Perpignan pour la correspondance de caractère familial des internés administratifs. Bien que non datée cette carte correspond au tarif entre septembre 1944 et le 1er mars 1945. |
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Entier carte postale à 1F20 Iris avec affranchissement complémentaire, oblitérée 7/4/45 avec cachet "CENTRE D'INTERNEMENT ADMINISTRATIF // de / GAILLON (Eure)" et griffe "CENSURE" |
Le bilan de l'internement préventif est donc très positif dans l'ensemble. Il y a eu 767 exécutions après verdict d'une cour d'assises régulièrement constituée.
La Collaboration politique a été condamnée à 50%.
LE DROIT DE VOTE DES FEMMES
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Ordonnance de principe donnant le droit de vote aux femmes, confirmant l'ordonnance du 21 avril 1944.
Un bloc feuillet consacré aux événements du millénaire "le Siècle au fil du timbre" comprend un timbre rappelant cette décision (Y&T France BF N°32). Il y a deux timbres par bloc, l'un sans voisins, l'autre dans une bande avec deux timbres voisins différents.
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Pour le cinquantième anniversaire, une oblitération mécanique avec flamme "(urne) // 1994 / CINQUANTENAIRE / du droit de vote / des femmes / SERVICE DU DROIT DES FEMMES"a été mise en service dans plusieurs bureaux :
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75ème anniversaire du droit de vote des femmes |
7 OCTOBRE 1944 :
A la suite de l'incorporation des FFI dans l'armée régulière, les trésoriers payeurs reçoivent l'instruction de ne plus verser d'argent directement aux organes de la Résistance.
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Télégramme officiel indiquant que les FFI ne peuvent plus prélever d'argent aux caisses comptables 7/10/44 |
7 - 8 OCTOBRE 1944 :
La troisième assemblée régionale des C.D.L. réunit 37 C.D.L. à Avignon. Ils refusent de voir leurs "pouvoirs" s'effacer devant les préfets.
Émission générale de la série Arc de Triomphe dans toutes les zones libérées.
Les affranchissements mixtes avec des timbres Pétain, interdits à partir du 1er novembre 1944, n'ont été possibles que 22 jours.
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Entier carte postale avec affranchissement Arc de Triomphe et Pétain 14/10/1944 possible seulement 22 jours) (Coll Bertrand Sinais) |
LES COMMISSIONS LOCALES D'ÉPURATION
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10 OCTOBRE 1944 :
Ordonnance permettant aux C.D.L. d'instituer des commissions d'enquête et des jurys d'honneur dans l'Administration. Environ 50 000 dossiers seront rassemblés dont seulement 11 343 transmis aux commissions nationales siégeant dans les ministères. Les Ministres tranchent en dernier ressort dans l'intérêt du service.
Sérieuse dans la police, tout juste attentive dans l'Armée, l'Intérieur, les Affaires Étrangères et les Colonies, l'épuration fut très faible ailleurs. Dès 1950, la réintégration des fonctionnaires sanctionnés est achevée.
On connaît quelques rares cachets de franchise et des enveloppes pré imprimées de comités d'épuration ou commissions d'enquêtes :
- cachet bleu foncé double cercle "PREFECTURE DE LA SEINE * // Commission / d'épuration",
- cachet double cercle violet "COMITE D'ÉPURATION / C.D.L.N. - GRENOBLE // (croix de Lorraine)",
- Lettre en franchise, à en-tête imprimée "PREFECTURE DES ALPES-MARITIMES / COMITE DEPARTEMENTAL DE LIBERATION / Commission d'Épuration" et avec grand cachet administratif déesse assise "COMMISSION D'EPURATION / . C.D.L. DES A.M. .".
- Lettre du Comité d'épuration de Antibes avec cachet de franchise double cercle et Croix de Lorraine au centre "COMITE D'EPURATION / ° ANTIBES (A.M.) ° "
- Lettre à en-tête «REPUBLIQUE FRANCAISE / MAIRIE DE BEAUSOLEIL» et cachet de franchise «COMMISSION / D'EPURATION // BEAUSOLEIL / C.D.L.».
- Lettre à en-tête «COMITE DE LIBERATION NATIONALE de l'Arrondissement de THONON» et cachet de franchise «COMMITE D'EPURATION // THONON».
- Lettre à en-tête «COMITE DÉPARTEMENTAL / D'ÉPURATION / DES HAUTES-PYRÉNEES" et cachet de franchise «COMITE D'ÉPURATION / * DES HAUTES PYRENEES * // (croix de Lorraine)».
- Lettre avec cachet "COMMISSION D'ENQUETES / DE LILLE // (croix de Lorraine".
- "COMMISSION D'ÉPURATION / D'ALSACE-LORRAINE/ (CHEMIN DE FER)"
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Convocation en recommandé provisoire à une session de la Commission d'épuration de la Préfecture de la Seine 6/3/45 |
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Lettre en franchise de la Préfecture de l'Isère avec cachet administratif "COMITE D'EPURATION / C.D.L.N. - GRENOBLE // (croix de Lorraine" 22/6/45 |
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Lettre en franchise de la Préfecture des Alpes-Maritimes avec cachet déesse assise "COMITE D'EPURATION / C.D.L. DES A-M" avec oblitération Nice 17/5/45 |
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Lettre du COMITÉ D'ÉPURATION de Antibes pour le Comité d'Épuration de Langon (Gironde) 19/12/44 avec cachet administratif du Comité et bande de réexpédition à l'arrivée. |
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Lettre en franchise de la Mairie de Beausoleil avec cachet violet "COMMISSION D'EPURATION // BEAUSOLEIL / C.D.L." |
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Lettre en franchise avec cachet "COMITE D'EPURATION / ★ THONON ★ // (Croix de Lorraine et V de la Victoire)" oblitérée Thonon 7/4/45 |
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Lettre et son contenu du Comité d'Épuration des Hautes-Pyrénées pour celui de la Haute-Vienne 15/12/44 |
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Lettre affranchie avec cachet "COMMISSION D'ENQUETES / DE LILLE // (croix de Lorraine">5/2/45 |
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Lettre de service des Chemins de Fer d'Alsace-Lorraine repliés à Marseille et avec la griffe de la Commission d'épuration de cet organisme 7/8/1945. |
11 OCTOBRE 1944 :
Les Directions des Houillères dans le Nord et le Pas-de-Calais sont suspendues officiellement.
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11 OCTOBRE 1944 :
Mise en place d'une Commission centrale d'épuration au Ministère des P.T.T..
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12 OCTOBRE 1944 :
Une Ordonnance fixe la composition d'une Assemblée Consultative élargie. Elle comprend désormais 248 membres dont 173 délégués des organisations de Résistance, 60 anciens parlementaires et 12 conseillers généraux d'Outre-Mer.
14 OCTOBRE 1944 :
Dans un discours le général de Gaulle exige que "cessent absolument toutes improvisations d'autorité".
15 OCTOBRE 1944 :
Création de la C.G.C. qui regroupe un certains nombre d'organisations d'ingénieurs et anciens élèves des Grandes Écoles qui avaient été créées entre 1936 et 1939. Elle sera reconnue comme « représentative » à l'été 1946.
LA REPRISE EN MAIN DE LA JEUNESSE
Sous le régime du maréchal Pétain les jeunes avaient été endoctrinés dans l'esprit de la "Révolution Nationale".Le Gouvernement Provisoire et les partis politiques notamment le parti communiste mettent tous leurs efforts pour changer l'état d'esprit de ceux qui deviendront les adultes de l'après-guerre et qui, pour beaucoup, ne trouvent pas de travail.
Les administrations mises en place par le gouvernement du maréchal Pétain (Secrétariat Général à la Jeunesse puis Commissariat Général à la Jeunesse qui supervisaient notamment au début les Chantiers et groupements de Jeunesse) sont supprimés et immédiatement recréés sous le même nom, seuls la doctrine et les programmes sont profondément modifiés.
Le Secrétariat Général de la Jeunesse du gouvernement du maréchal contrôlait la formation morale, sociale, civique et professionnelle des jeunes. Il était chargé aussi de la propagande en direction des jeunes. Il comprenait notamment un bureau des groupements de jeunesse, un bureau des maisons de jeunes et des auberges de la jeunesse, un bureau de la jeunesse scolaire et de l'action civique des jeunes, un bureau des écoles de cadres d'abord destinées à résoudre le problème temporaire de l'encadrement des jeunes chômeurs, une section des sports et de l'éducation physique ....etc...
Dans chaque région, un délégué régional de la jeunesse exerçait les fonctions du Secrétaire général en son nom et par délégation.
Les commissaires régionaux au chômage des jeunes étaient placés sous l'autorité des délégués régionaux de la Jeunesse.
Le Commissariat Général de la Jeunesse subsista jusqu'en 1944; il fut administrativement supprimé par le Gouvernement provisoire de la République française en vertu de l'ordonnance du 9 août 1944, relative au rétablissement de la légalité républicaine sur le territoire continental.
Il y eut néanmoins une continuité entre le Commissariat Général à la Jeunesse du gouvernement de Pierre Laval et son homologue qui garda le même nom du Ministère de l'Éducation nationale du Gouvernement Provisoire de la République Française.
A la Libération, différents organismes sont créés par des partis ou associations politisées pour encadrer la jeunesse. On notera l'Union de la Jeunesse Républicaine de France (UJRF), Le Front Uni de la Jeunesse Patriotique (FUJP) L'Union Patriotique des Organisations de Jeunesse" (UPOJ), Le Front Patriotique de la Jeunesse (FPJ); les Jeunes de la Libération Nationale (JLN)....
Certains groupements comme les « équipes nationales » fondées en 1942, constituées de jeunes bénévoles et placées sous l'autorité des pouvoirs publics seront repris à la Libération sous le nom de Service Civique de la Jeunesse et intégrés à l'Union de la Jeunesse Républicaine, d'obédience communiste.
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Lettre en franchise à entête du Commissariat Régional à la Jeunesse avec cachet "Commissariat à la Jeunesse / région de BORDEAUX // IV / R (Croix de Lorraine) F /" 1/2/45 |
On remarquera dans les deux documents suivants que seule la mention "ETAT FRANCAIS" est rayée, le reste qui existait sous le régime du maréchal Pétain est conservé en même lieu et place.
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Commissariat Général à la Jeunesse délégation du Cantal |
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Service Civique de la Jeunesse Toulouse 20/7/45 (le texte imprimé "ETAT FRANCAIS" est rayé) |
École des cadres de Terrenoire destinées à former les moniteurs d'encadrement de la Jeunesse.
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Saint-Etienne 16/3/45 |
FRANCHISES POSTALES
POUR MILITAIRES FRANÇAIS ET ALLIÉS
14 - 16 OCTOBRE 1944 :La franchise postale des autorités alliées qui s'appliquait à l'Afrique du Nord et à l'A.O.F. est étendue à la métropole.
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Une note du 26 octobre suivant précise la procédure pour les recommandés en franchise.
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15 OCTOBRE 1944 :
Rétablissement de la franchise militaire pour les militaires français telle que prévue en 1939.
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Une note du 14 mars 1945 rappellera que les plis militaires recommandés ne bénéficient pas de la franchise et doivent être affranchis plein tarif.
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18 OCTOBRE 1944 :
Première réunion de la « Commission Syndicale d'Épuration ». Elle se consacre aux fonctionnaires et politiques ayant mis en oeuvre la « Charte du Travail », la « Corporation Paysanne » et les « Organisations Professionnelles ».
22 OCTOBRE 1944 :
« Radio Londres » cesse ses émissions «Les Français parlent aux Français", dirigées par Maurice Schumann et Jean Marin (de son vrai nom Yves Morvan).
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LA CONFISCATION DES PROFITS ILLICITES
(ISSUS DU «MARCHÉ NOIR» ET DES TRAFICS DIVERS PENDANT LA GUERRE)
18 OCTOBRE 1944 :Ordonnance sur la confiscation des "profits illicites". Les procédures dureront plus de cinq ans.
A la suite d'interventions trop discrètes du Trésor pour récupérer les profits illicites, des trafiquants connus sont victimes d'attentats. A Lyon, à Marseille, dans le Midi méditerranéen, des sociétés sont mises sous séquestre, parfois avec l'accord des Commissaires de la République, ou transférées à des administrations provisoires qui ont l'aval des CDL ou des syndicats.
Ce début de soviétisation entraîne une réaction rapide et ferme du pouvoir central.
Les nationalisations de Renault et des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais auront, elles, un caractère punitif qui sera mis en exergue.
Sociétés mises sous séquestre : Neptune à Sète, Fouga à Béziers, les Mines d'Alès à Alès, Berliet à Lyon, Usines Renault à Boulogne-Billancourt. (Louis Renault ayant accepté de participer à l'effort de guerre allemand pour faire de fructueux profits) et 22 entreprises à Marseille.
Le courrier voyage en franchise (voir décret ci-dessous).
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Lettre avec étiquette de recommandation administrative et franchise du "CONSEIL SUPERIEUR DE CONFISCATION DES PROFITS ILLICITES" avec oblitération "PARIS TRI N°1 / CH. CONTRESEING" 9/8/51 |
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Lettre recommandée avec avis de réception (griffe provisoire) du Comité du Vème arrondissement de Paris de Confiscation des Profits Illicites. |
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Chateauroux 1/10/46 |
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Un décret du 17 mars 1945 accordera la franchise postale aux présidents des comités de confiscation des profits illicites.
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23 OCTOBRE 1944 :
Les Alliés reconnaissent de jure le G.P.R.F..
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Journal "La Nouvelle République" expédié à Saumur en poste restante et affranchi à 60 cts. Le tarif de 1942 indique 40 cts pour un journal de 50 à 100 g affranchi et 30 cts pour la taxe de poste-restante d'où les 10 cts perçu en timbre-taxe lors de la remise. |
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23 - 25 OCTOBRE 1944 :
Congrès des Cadres du M.L.N. qui envisage de fusionner toutes les forces non partisanes.
Jacques Baumel est à la tête du Secrétariat du MLN et en devient le Secrétaire général le 13 novembre.
Un timbre sera émis en 2013 à la mémoire de Jacques Baumel (Y&T France No 4754).
28 OCTOBRE 1944 :
Quelques jours avant la réunion du C.N.R., le gouvernement décide la dissolution des Milices Patriotiques et le désarmement de toutes les formations civiques. Tous les F.F.I qui n'ont pas contracté d'engagement dans l'armée sont mis en congé; toutes les armes doivent être rendues aux commissariats et gendarmeries. Le C.N.R., le P.C.F. et d'autres organisations de Résistance protestent vivement.
Des historiens pensent qu'il y avait bien un projet de prise de pouvoir par les communistes français mais qu'il se serait heurté au refus de Staline. Celui-ci était plus préoccupé par la main mise sur l'Europe de l'Est et pensait que l'insurrection en France était vouée à l'échec, vu la présence des armées alliées occidentales.
LES TÉLÉGRAMMES CODÉS DES ALLIÉS
PASSANT PAR LE
RÉSEAU TÉLÉGRAPHIQUE FRANÇAIS
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30 OCTOBRE 1944 :
Émission d'un timbre spécial à 25F au type Chenonceaux pour l'affranchissement des télégrammes codés envoyés par les troupes alliées depuis l'Europe de l'Ouest, pour les USA et le Canada, par l'intermédiaire du système télégraphique français .
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Voir l'encart spécial :
Les télégrammes codés, ou non, des soldats alliés en France et en Europe
INTERDICTION D'UTILISATION DES TIMBRES
À L'EFFIGIE DU MARÉCHAL PÉTAIN
ET DE CERTAINS TIMBRES
À LA GLOIRE DE SON RÉGIME
31 OCTOBRE 1944 :Interdiction des timbres et cartes postales portant l'effigie du Maréchal Pétain ainsi que certains autres timbres de l'État Français. Les cartes et lettres portant un ou plusieurs de ces timbres doivent être retournées à l'envoyeur. Néanmoins on connaît du courrier ayant été acheminé et taxé à l'arrivée. La taxe correspond soit à la valeur du timbre interdit soit au double. Le choix du taux de taxation semble avoir été de l'initiative locale. Les timbres concernés pouvaient être échangés, sans frais, contre des timbres émis par le nouveau régime jusqu'au 30 octobre.
Certaines cartes Pétain à 80c et à 1F20 retournées à l'Administration ont reçu une griffe "PÉRIMÉ". D'autres ont reçu une surcharge d'un carré noir sur l'effigie.
Le papier étant rare à cette époque, au lieu de demander l'échange, certains ont utilisé ces cartes après apposition d'un timbre mobile à 1F50 camouflant le timbre Pétain.
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Griffe "TIMBRES PETAIN / INADMIS" utilisée dans le Jura (présenté par Bertrand Sinais à l'Académie de Philatélie décembre 2014) |
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Enveloppe "vide" postée à Lyon 2/11/44 avec un timbre Pétain surchargé "LE TRAITRE" pour Paris. Dans un premier temps, le Timbre "T" est apposé afin que la taxe soit payée à l'arrivée, mais le règlement interdit les Timbres Pétain d'où la griffe "INADMIS" et "RETOUIR A L'ENVOYEUR". cependant l'enveloppe étant vide et pas d'adresse au verso.... On peut se demander quel était le but d'un tel envoi "philatélique" qui n'est ni parvenu au destinataire, ni n'a été retourné à l'expéditeur. |
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Letttre commerciale (probablement de 20 à 50g) affranchie à 2F50 dont un timbre Pétain (février 1945). Dans un premier temps la lettre est taxée (T dans un triangle), puis refoulée avec griffe "INADMIS" et "RETOUR / A L'ENVOYEUR". |
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Carte postale non philatélique affranchie avec un timbre Pétain, accepté au départ (oblitéré) mais ensuite la carte est taxée (triangle T) mais la taxe est enfin annulée à l'arrivée. Ce genre de document confirme que la conduite à tenir envers les timbres Pétain n'était pas claire. |
Le courrier des militaires américains en France continue d'utiliser les timbres interdits sans que la poste française réagisse.
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Lettre d'un soldat américain de l'APO 125 (Villacoublay) pour Paris affranchie avec le 1F50 Pétain et oblitéré 16/11/44, double censure américaine, Aucune marque postale française de rejet ou de taxation. |
On notera que cette interdiction n'a pu s'appliquer que dans les territoires libérés. Certains départements de l'Est de la France et les "Poches de l'Atlantique" n'étant libérés qu'en décembre 1944 / mai 1945.
Des essais de caviardage des entiers postaux à l'effigie du maréchal avec timbres Iris ou Mazelin ont été faits mais n'ont pas donné lieu à émission.
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Surcharge d'un entier Pétain à 1F20 par un timbre Iris 1f30 et un carré noir sur l'ancien timbre Pétain |
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Surcharge d'un entier Pétain à 1F20 par un timbre Mazelin 1f20 et une grille sur l'ancien timbre Pétain |
Craignant une précipitation des usagers vers les bureaux de poste pour obtenir des timbres "valables", des restrictions sont mises en place.
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Voir aussi le site :
http://www.spr.asso.fr/wa_files/LES_20TIMBRES_20PETAIN.pdf
NOVEMBRE 1944 :
Le général de Gaulle se réserve le droit de grâce qui avait été dévolu aux Commissaires de la République. Il en fera largement usage "commuant en particulier la peine de toutes les femmes, de presque tous les mineurs et, parmi les hommes, de la plupart de ceux qui avaient agi d'après un ordre formel et en exposant leur vie".
LA RÉORGANISATION DES SERVICES SECRETS
NOVEMBRE 1944 :Séparation des services de contre-espionnage et de la sécurité militaire.
Le 27 novembre 1943, le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) de Londres et des Services de renseignements français d'Alger avaient fusionner pour former la Direction générale des services spéciaux (DGSS).
Le 17 novembre 1944, des apports en provenance des FFI sont incorporés dans un nouveau service, la Direction des Études et de la Recherche (DGER) qui deviendra lele 28 décembre 1945 le Service de Détection de l'Espionnage et de Contre-Espionnage ou Service de Documentation Extérieure et de Contre-espionnage (SDECE).
Une nouvelle Sécurité Militaire est constituée au sein du Ministère des Armées.
La Direction de la Surveillance du territoire (DST) est créée le 16 novembre 1944 et rattachée au Ministère de l'Intérieur.
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Lettre (probablement de la mission française au Yunnan chargée d'obtenir des renseignements sur l'activité des Japonais occupant l'Indochine) pour Marseille avec cachets administratifs de franchise "D.G.E.R. / EXTREME-ORIENT // LE / COMMANDANNT // (Croix de Lorraine)" et "PRESIDENCE DU GOUVERNEMENT PROVISOIRE / ★ D.G.E.R. ★ / Le / Vaguemestre" et oblitération "POSTES AUX ARMEES / ★ " 21/4/45 |
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Lettre à entête dactylographiée de la DGER avec cachet administratif de franchise type déesse assise "PRESIDENCE DU G.P..R.F. / Direction des ETUDES et RECHERCHES", oblitérée "BUREAU DU COURRIER OFFICIEL / PARIS" 23/3/45 |
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Lettre en franchise pour Pontarlier avec cachet administratif déesse assise "DIRECTION GENERALE ETUDES RECHERCHE / * FRANCE COMBATTANTE *" oblitérée "BUREAU DU COURRIER OFFICIEL / PARIS" 18/8/1945 et au verso cachet rectangulaire encadré "PRÉSIDENCE / du GOUVERNEMENT PROVISOIRE / de la RÉPUBLIQUE FRANÇAISE / D.G.E.R. / 1 Avenue du Maréchal Maunoury" |
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Lettre en franchise avec texte imprimé "Le capitaine YVERT, chef du / Service de Sécurité Militaire / de la Subdivision de la / Somme" et cachet administratif déesse assise 38/35/25mm "COMMANDEMENT EN CHEF DES FORCES FRANCAISES /★ S.S.M. ★" |
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Lettre en franchise evec cachet administratif 41mm "HAUT COMMANDEMENT FRANCAIS / (Croix de Lorraine) // SERVICES / SPECIAUX" oblitérée Bordeaux 24/10/44 |
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Lettre officielle en franchise avec cachet déesse assise "PRESIDENCE du G.P.R.F. / - Direction Gale des Services Spéciaux -" 18/12/44 |
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Lettre recommandée officielle en franchise avec cachet déesse assise "PRESIDENCE du G.P.R.F. / - Direction Gale des Services Spéciaux -" 29/11/44, arrivée Tarbes 1/12/44 |
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Lettre en franchise du Service de Documentation Extérieure et de Contre-espionnage avec cachet administratif déesse assise "PRÉSIDENCE DU CONSEIL / S.D.E.C.E." 24/11/50 |
Octroi de la franchise postale aux formations F.F.I..
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Note 1 : Le texte ci-dessus, pris à la lettre, laisse penser que pour le courrier originaire des F.F.I., le « cachet de la formation » est suffisant ; le timbre-à-date n'étant requis que pour le courrier originaire des troupes en opération.
Cela explique pourquoi on trouve de nombreux courriers des F.F.I. sans timbre à date, avec uniquement le cachet de la formation. Il est vraisemblable que cette mesure était due au soucis de ne pas donner d'indication précise sur le lieu où se trouve à un moment donné la formation F.F.I., la poste civile où est déposé le courrier FFI n'ayant pas de "cachet muet" (sans indication de lieu) comme la Poste aux Armées. Cette dernière avait été supprimée en 1940 et n'était revenue en métropole qu'avec la 2ème DB en Normandie et l'Armée de Lattre en Provence.
Note 2 : le texte parle de "secteur indicatif" ce qui explique que certaines correspondances en franchise militaire portent une adresse du type "SI 12345" (Secteur Indicatif) et non "SP 12345" ( Secteur Postal).
Note 3 : Depuis l'ordonnance du 9 juin 1944, les FFI étaient intégrés dans l'armée régulière et bénéficiaient à ce titre de la franchise militaire. Cela justifie (a posteriori) pourquoi la quasi totalité des lettres envoyées avec cachet des F.F.I. avant le 2 novembre devaient normalement circuler en franchise. Néanmoins on peut se demander combien de Résistants connaissaient l'ordonnance du 9 juin et ses implications postales ?
3 NOVEMBRE 1944 :
Lancement de l'emprunt à 3% dit "Emprunt de la Libération" qui rapportera 164 milliards de francs.
On connaît une griffe apposée par le service postal «EMPR. de LIBERATION / Souscrivez sans frais / à votre bureau de POSTE» appelant la population à souscrire.
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lettre de Landrecies pour Fourmies 11/11/44 avec griffe noire "EMPR.de LIBERATION / Souscrivez sans frais / à votre bureau de POSTE" |
LA RÉUNIFICATION DU
PARTI COMMUNISTE FRANCAIS
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Maurice Thorez |
Maurice Thorez, qui s'était réfugié à Moscou en 1939 et avait été condamné pour désertion est amnistié par le général de Gaulle.
Un timbre d'URSS (Y&T Russie No 2856) est consacré à Maurice Thorez.
Cette décision avait été précédée par une campagne de propagande communiste mettant sur un pied d'égalité le général de Gaulle et Maurice Thorez, tous deux considérés comme déserteurs par le Maréchal Pétain.
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Carte postale de propagande communiste pour obtenir l'amnistie de Maurice Thorez qui avait déserté à Moscou (et qui, contrairement à de Gaulle, ne s'était pas battu contre l'ennemi) avec oblitération temporaire de l'exposition consacrée à l'imagerie populaire 24/11/44, adresse à Toulouse au verso. |
Cette décision donne lieu à polémique, notamment dans les milieux de droite et du centre. Des cartes postales envoyées à des milieux anticommunistes fustigent cette décision.
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Carte postale de propagande contre l'amnistie du leader communiste envoyée à un curé du Gers. |
27 NOVEMBRE 1944 :
Retour de Maurice Thorez à Paris.
Il aura un rôle important dans le désarmement des Milices Patriotiques et s'assurera, très certainement sur l'ordre de Staline, que le P.C. respecte pleinement la légalité et qu'il participe à l'effort de reconstruction nationale.
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Jacques Duclos |
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François Billoux |
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Lettre à entête imprimé du Parti Communiste Français en octobre 1945 |
L'ASSEMBLÉE CONSULTATIVE PROVISOIRE
À PARIS
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Première réunion à Paris de l'Assemblée Consultative Provisoire qui a été élargie aux délégués de la Résistance intérieure en octobre.
Le Président est Félix Gouin.
De Gaulle est confirmé dans ses fonctions de Président du G.P.R.F..
Le Service du Courrier de l'Assemblée Consultative Provisoire a utilisé :
- des enveloppes à en-tête "ASSEMBLEE CONSULTATIVE / PROVISOIRE" (plusieurs types),
- un timbre-à-date "PARIS 6 SENAT" dans les premiers jours
- puis un timbre-à-date "PARIS 6BIS / ASSEMBLEE CONSULTATIVE" ("A" large dans "Paris"),
- un timbre-à-date "PARIS 6BIS / ASSEMBLEE CONSULTATIVE" ("A" étroit dans "Paris") .
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Lettre à entête de l'Assemblée Consultative par avion pour l'AOF, affranchie à 13F50 oblitérée "PARIS-6 SENAT" 10/11/44 et transit PARIS GARE PLM" 10/11/44 |
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"PARIS 6BIS" "A" large | "PARIS 6BIS" "A" étroit |
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Enveloppe de service affranchie à 70 cts (imprimés de 20 à 50g tarif de 1942) et oblitérée du timbre-à-date "PARIS 6BIS / ASSEMBLEE CONSULTATIVE" ("A" large dans "Paris"), 28/12/44 |
- Une oblitération mécanique avec couronne à gauche "PARIS VIBIS / ASSEMBLEE CONSULTATIVE" et 5 lignes droites, bloc dateur sur deux lignes.
- A partir du 1er mars 1945, un timbre-à-date "PARIS 126 / ASSEMBLEE CONSULTATIVE" ("A" étroit dans "Paris") (première date vue 1/3/45).
- une empreinte de la machine à affranchir N° C.1701 (avec numéroteur imprimé) : vignette "POSTES / FRANCAISES" bureau PARIS-6 (et non 6bis comme les cachets manuels), flamme 8 lignes ondulées, et dateur linéaire avec mois en chiffres romains vue 8/1/45,
- une empreinte de la machine à affranchir N° C.1701 (avec numéroteur imprimé) : vignette "POSTES / FRANCAISES" bureau PARIS-6 (et non 6bis comme les cachets manuels), et avec flamme "ASSEMBLEE CONSULTATIVE / PROVISOIRE", et dateur linéaire avec mois en chiffres romains ,
- une empreinte de la machine à affranchir N°C.1701 (avec numéroteur imprimé) : vignette "POSTES / FRANCAISES", bureau PARIS-126 (et non Paris-6bis comme les cachets manuels et Paris-6 comme les premières empreintes), et flamme "ASSEMBLEE CONSULTATIVE / PROVISOIRE", avec dateur linéaire avec mois en chiffres romains, vue 8/8/45, 19/9/45,
- Lors de la liquidation et du transfert à l'Assemblée Constituante, la même machine à affranchir sera utilisée à PARIS 31 mais sans la flamme.
- un cachet de franchise double cercle violet 38/25 mm "REPUBLIQUE FRANCAISE ஃ // ASSEMBLEE / CONSULTATIVE / PROVISOIRE",
- Une griffe de franchise" Le Président de l'Assemblée / Consultative provisoire" (deux exemplaires signalés). (Note: il ne semble pas y avoir eu de timbre à date de la poste pneumatique avec légende Assemblée Consultative, c'est l'ancien cachet du Sénat qui est encore utilisé en juillet 1945).
-
En 1954, une oblitération mécanique commémore le dixième anniversaire de l'Assemblée Consultative Provisoire :
oblitération mécanique stylisée SECAP avec flamme à gauche "ASSEMBLEE CONSULTATIVE / 1943/1944/1945 / ALGER PARIS" et couronne "PARIS 31 / PALAIS BOURBON (7°)", du 10 au 12/5/54. Elle n'a été mise en service que trois jours au bureau de Paris 31, non ouvert au public, et n'a fait l'objet d'aucune annonce, d'où sa grande rareté.
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Lettre recommandée avec empreinte de la machine à affranchir C2363 et bureau PARIS 6 SENAT 11/12/44, avec étiquette de recommandation PARIS 6, oblitération du lendemain PARIS 6bis 12/12/44 et réexpédition de Paris pour Lyon le 13/12 au verso |
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Machine non identifiée (peut-être une machine Frankers-Secap ?) 15/11/1944 |
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Lettre à entête de l'Assemblée Consultative avec timbre-à-date PARIS 126 lettre "A" étroite (premier jour d'utilisation du timbre-à-date) et premier jour du tarif à 2F 1/3/45 |
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Lettre avec empreinte de la machine à affranchir de l'Assemblée Consultative rattachée à Paris 6, datée 15/3/45 avec cachet administratif déesse assise du Président. |
On notera que la franchise postale du Président est très limitative :
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Lettre avec empreinte de la machine à affranchir rattachée à PARIS 126 19/9/45 |
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Enveloppe et cachet administratif de l'Assemblée Consultative utilisée après l'installation de l'Assemblée Constituante, avec la même machine C 1701 rattachée cette fois à PARIS 31 mais la flamme a été grattée 9/11/45 |
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Lettre en franchise avec cachet "REPUBLIQUE FRANCAISE ஃ // ASSEMBLEE / CONSULTATIVE / PROVISOIRE" 10/2/45 |
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Lettre envoyée par pneumatique en franchise avec la griffe du Président de l'Assemblée 27/7/45 Au verso cachet pneumatique Paris 82 |
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11/5/54 |
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11/5/54 |

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11 NOVEMBRE 1944 :
L'Assemblée Consultative provisoire confirme le général de Gaulle à la Présidence du Gouvernement Provisoire.
Un timbre de Madagascar émis en 1990 avec légende "LE GENERAL DE GAULLE / CHEF DU GOUVERNEMENT / PROVISOIRE - 11 NOVEMBRE 1944" commémore cette décision (Y&T Madagascar No 989).
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10 NOVEMBRE 1944 :
Des Résistants attaquent la prison d'Annecy et y exécutent le colonel Lelong, ex-chef du maintien de l'ordre et le général Marion, ex-préfet du département. C'est la grande époque des attaques de prisons.
11 NOVEMBRE 1944 :
Nouveaux accords de prêt-bail signés avec les U.S.A. qui s'engagent à fournir une aide aux alliés en échange d'une compensation monétaire ou d'une autre nature.
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11 NOVEMBRE 1944 :
Grand défilé sur les Champs-Élysées placé sous le signe de l'alliance franco-britannique.
Churchill défile aux côtes du général de Gaulle.
Un timbre de Antigua (Y&T Antigua No 804) commémore cet événement.
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Photo originale reprise par le timbre |
9 - 12 NOVEMBRE 1944 :
Congrès extraordinaire de la S.F.I.O., qui offre aux communistes de négocier sur l'unité organique faite pendant la Résistance.
Reprise progressive du courrier avec l'étranger et l'Empire.
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LE VASTE CHANTIER DE LA RECONSTRUCTION
1944 - 1963
OCTOBRE 1944 :Création d'un Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (M.R.U.), confié à Raoul Dautry.
Il s'agit du regroupement des services de la Délégation générale à l'équipement national (DGEN) et de ceux du Commissariat technique à la reconstruction immobilière (CTRI).
Ce ministère est représenté dans chaque département par une délégation dont la mission est l'approbation et le contrôle des plans de reconstruction et d'aménagement (PRA) du bâti détruit par fait de guerre.
Elle gère les passations de marchés après les appels d'offre, et les crédits affectés aux réparations d'urgence, ainsi que l'établissement de cités provisoires de baraquements pour loger les populations sinistrées.
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Lettre en franchise à entête du Commissariat à la Reconstruction oblitérée 4/12/44 |
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Lettre en simple taxe à payer par le destinataire à entête du Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme oblitérée Dijon 19/11/46 avec timbres-taxe représentant le prix de la lettre simple : 3F |
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Lettre du Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme avec mention imprimée "taxe d'acheminement à la charge du destinataire" Lille 17/1/46 taxée au prix de la lettre simple à 3F à l'arrivée |
Ce Ministère s'occupe également des dédommagements liés à l'Occupation.
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Carte postale accusant réception d'un dossier de "dommages d'occupation" par la délégation départementale de Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme à Nancy 23/11/46 |
Ce Ministère durera de nombreuses années en raison de l'ampleur de la tâche à accomplir.
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Lettre à en-tête imprimée "MINISTERE DE LA RECONSTRUCTION / ET DE L'URBANISME / 67, RUE DE LILLE, 67" avec empreinte de la machine à affranchir G_1147 légende de la vignette "POSTES FRANCAISES" flamme "MINISTERE DE LA / RECONSTRUCTION / ET DE / L'URBANISME", bureau de rattachement PARIS XVI 28/III/49 |
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Griffe de franchise "Le Ministre de la Reconstruction / et de l'Urbanisme" |
A partir du 28 juin 1953, le Ministère portera le nom de Ministère (ou Secrétariat d'État) à la Reconstruction et au Logement.
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Lettre à entête du Secrétariat d'Etat à la Reconstruction et au Logement avec l'ancienne empreinte de la machine à affranchir "M.R.U.", bureau Amiens RP 12/11/57 |
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Lettre à entête imprimée "Secrétariat d'État à la Reconstruction et au Logement" avec empreinte de machine à affranchir avec flamme "MINISTERE DE LA RECONSTRUCTION ET DU LOGEMENT" 25/10/57 |
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Lettre en franchise avec la griffe de franchise "Le Ministre de la Reconstruction / et du Logement" 21/1/57 |
Puis à partir du 9 juin 1958, ce sera le "Ministère de la Construction".
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Lettre en franchise avec la griffe de franchise "Le Ministre de la Construction" 21/1/57 |
Le Crédit National qui avait été créé par une loi du 10 octobre 1919, pour gérer le paiement des réparations de la première guerre mondiale et la distribution de crédits à moyen et long terme aux petites et moyennes entreprises industrielles se consacre de nouveau à la réparation des dommages de la guerre qui se termine. Une ordonnance du 1er septembre 1945 viendra confirmer son rôle.
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Lettre recommandée à entête "CREDIT NATIONAL / POUR FACILITER LA REPARATION / DES DOMMAGES CAUSES PAR LA GUERRE" avec empreinte de machine à Affranchir de PARIS IX 29/9/48 |
Vu l'ampleur de la tâche, un très volumineux courrier est consacré à la reconstruction notamment dans les zones dévastées en 1944 (Normandie, Ardennes Alsace..). On privilégiera le courrier avec empreintes de machines à affranchir en rapport ou avec des vignettes de propagande.
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Vignette de propagande pour la souscription à l'emprunt pour la reconstruction de la ville de Caen 26/1/50 |
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Avis de réunion de la commission chargées d'indemniser les "dommages mobiliers" avec empreinte de la machine à affranchir de la Délégation du Calvados du Ministère oblitérée Caen 8/7/54 |
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Empreinte de machine à affranchir des Sociétés Coopératives de Reconstruction de Caen 16/6/54 |
De nombreuses oblitérations seront consacrées à la Reconstruction.
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Oblitération machine KRAG texte ondulé "MAUBEUGE EN / RECONSTRUCTION / PORTE DE FRANCE" |
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Oblitération mécanique SECAP flamme à gauche "LE HAVRE / SON PORT / SA RECONSTRUCTION" |
Une campagne de propagande pour le tourisme en France mettra l'accent sur la France Renaissante.
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Oblitération mécanique Frankers "VISITEZ / LA FRANCE / RENAISSANTE" |
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Oblitération mécanique RBV dateur sur 4 lignes "VISITEZ / LA FRANCE / RENAISSANTE" |
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Oblitération mécanique KRAG texte ondulé "VISITEZ / LA FRANCE / RENAISSANTE" |
La reconstruction comprend aussi le reboisement des forêts françaises dévastées par les combats et peu entretenues pendant la guerre.
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Oblitérations mécaniques Frankers (deux cercles) et Secap-Frankers (un cercle) |
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Oblitération mécanique RBV dateur sur 4 ou 3 lignes et couronne Port-Payé. |
En 1958, une série de quatre timbres sera consacrée aux "villes reconstruites" (Y&T France Nos 1152/55).
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Bloc-feuillet dentelé gommé reprenant les quatre valeurs |
En 1963 sera déclarée l'achèvement de la Reconstruction.
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Oblitération temporaire "UNION NATLE COOPERATIVES DE RECONSTRUCTION / * CAEN * // CONGRES / DE L'ACHEVEMENT / DE LA / RECONSTRUCTION / FRANÇAISE " 17/6/63 |
3 NOVEMBRE 1944 :
Suite à la dissolution des milices patriotiques le 28 octobre, le CNR met en place, les Gardes Civiques Républicaines qui ressemblent étrangement à ces mêmes milices et sont tout également dominées par les Communistes.
Source :
http://www.ffi33.org/cnr/milices/cnr5.htm
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Lettre en franchise militaire partielle des Gardes Civiques Républicaines de Corrèze par exprès (seule la taxe d'exprès de 6F a été acquittée. 1/12/44 |
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Le 11 novembre 1944 est commémoré à Paris, en présence d'une délégation britannique menée par le premier ministre Winston Churchill et du général Charles De Gaulle, chef du gouvernement provisoire français. Le gouvernement provisoire présente cette invitation comme une sacralisation de la grande alliance de la guerre.
Un timbre d'Antigua et Barbuda (Y&T Antigua 797/804) commémore cette cérémonie.
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Pléven, Churchill, Bidault, de Gaulle et Claude Guy, aide-de-camp |
13 NOVEMBRE 1944 :
Le général de Gaulle est officiellement invité à Moscou.
15 NOVEMBRE 1944 :
Le Conseil des Ministres décide de nationaliser sans indemnités les usines Renault.
Voir l'encart :
"La nationalisation des usines Renault"
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LA HAUTE-COUR DE JUSTICE
18 NOVEMBRE 1944 :Une ordonnance institue une Haute-Cour de Justice pour juger les hauts dignitaires de l'« État Français ». Elle siégera au Palais du Luxembourg dans les locaux de l'ancien Sénat.
Ce n'est que le 17 avril 1945 qu'un décret définira les franchises des magistrats de la Haute-Cour de Justice et des Cours de Justice (voir à cette date). Les Commissions d'Instruction n'en bénéficient pas et leurs courriers sont affranchis plein tarif.
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Lettre à entête de la "COMMISSION D'INSTRUCTION / PRES LA HAUTE-COUR / DE JUSTICE" PARIS 126 13/12/45 |
La "Conférence de Paris" siégeant également au Palais du Luxembourg de juillet à octobre 1946, une partie du courrier de la Haute-Cour est oblitérée du cachet "CONFERENCE DE PARIS".
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Carte-lettre recommandée à entête imprimée de la Haute-Cour de Justice affranchie à 9F (LSI : 3F + recom 6F) et oblitérée du cachet de la Conférence de Paris qui siège également au Palais du Luxembourg 2/10/46 |
21 NOVEMBRE 1944 :
Les trains franchissent à nouveau la Loire.
23 NOVEMBRE 1944 :
Ordonnance confiant au Ministre de l'Économie Nationale la tâche de tracer un schéma directeur pour reconstruire le pays.
Une Direction du Plan est crée au ministère.
CRÉATION DU
« MOUVEMENT RÉPUBLICAIN POPULAIRE »
(M.R.P.)
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Congrès constitutif du Mouvement Républicain Populaire (M.R.P.) avec Maurice Schumann, Georges Bidault, François de Menthon, Paul-Henri Teitgen, et l'appui de la C.F.T.C..
Georges Bidault en devient le leader.
Il se constitue sur les bases de l'ancien Parti démocrate populaire de l'entre-deux-guerres, et du Mouvement républicain pour la libération.
Il se présente comme un parti démocrate-chrétien non confessionnel, mais il entre plusieurs fois en conflit avec les autres partis (radicaux, SFIO, PCF) sur la question de la laïcité. Le mouvement recrute parmi les catholiques sociaux, les syndicalistes chrétiens, essentiellement issus de la CFTC, et les mouvements de jeunesse catholique.
Il est le seul grand parti à défendre le fonctionnement du système colonial, y compris le travail forcé, dans l'après guerre.
Avec des résultats électoraux allant de 24 % des voix en 1945 à 28 % en juin 1946, le MRP devient rapidement, avec le PCF et la SFIO, un des trois grands partis qui dominent la vie politique nationale dans les premières années de la IVe République.
En 1947, les communistes, exclus du gouvernement, entrent dans l'opposition. De l'autre côté, de Gaulle forme le RPF. Le MRP devient alors une force politique centrale du nouveau régime, et compte parmi ses rangs trois présidents du conseil : Robert Schuman, Georges Bidault et Pierre Pflimlin. Les démocrates-chrétiens participeront à tous les gouvernements de la IVe République.
Le MRP jouera également un rôle central dans la construction européenne et fera campagne pour un fédéralisme poussé au sein de l'Europe.
(Source : Wikipédia)
Bizarrement, on trouve très peu de courrier témoin de ce parti politique, pourtant central en France pendant une vingtaine d'années.
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Bande d'expédition du journal "M.R.P. à l'Action" |
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Mise en vente du reliquat des timbres Mercure avec surcharge "RF" sur "POSTES FRANCAISES" .
La pénurie de papier incite à réutiliser les anciens timbres pas trop "politiquement marqués".
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28 NOVEMBRE 1944 :
Ordonnance reprenant celle du 26 juin 1944 en précisant les modalités et procédures des Cour de Justice et des Chambres Civiques créées par l'ordonnance du 26 août.
Ce chapitre est divisé en deux parties : |
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Août-novembre 1944 |
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"La France au fil des jours, 1944-1981"